Son éclosion langoureuse, multiforme, indolente.
Le repli familialo-individualiste, avant la grande rentrée rassembleuse, qui
nous fera réintégrer le trafic général et le rôle social à tenir…
Un petit opuscule offert par mon fiston Hugo pour mon anniversaire :
« L’entraide », de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle m’a interpellé. Résumé
en quelques mots : C’est par le collectif, l’entraide, la solidarité, que l’humanité
se sauvera d’elle-même et de sa folie prédatrice…Voilà qui me remet les
pendules à l’heure : Ciel, je ne suis plus seul à ne plus vouloir le rester face au
rouleau compresseur des lieux communs, à la jungle du chacun pour soi, à
l’exponentiel de nos compétitions narcissiques…
En réalité, mes chansons ne parlent que de ça depuis un demi-siècle !
C’est même la seule motivation qui me fait continuer à chanter, hors du petit
sérail des chanteurs pas-du-tout-célèbres.
« Plus tu es heureux, mieux t’acceptes les autres » (Vous vous rappelez ?
chanson des années 70…) : Accepter les autres, c’est surtout apprendre à
vivre dans la fraternité et l’entraide avec nos semblables. On me rétorquera
bien sûr que c’est franchement utopique… Certes ! Mais ce mot utopie ne me
trouble pas. Ce n’est pas un gros mot. J’envisage même qu’il est providentiel
comme un harpon qu’on lancerait sur le rocher pour éviter le vide abyssal de
notre époque nous aspirant.
J’ai visionné aussi un documentaire sur « l’empire Google » et son irrésistible
ascension… Froid à tous les étages, mais rien de nouveau sous le soleil : On y
découvre le vieux projet Babylonien, éculé depuis la nuit des temps : Un
monde soumis au diktat d’ambitieux boulimiques, narcissiques et mortifères.
C’est l’histoire revisité des Tarasbulbas, Dark Vadors et autres capitaines
Crochets à la sauce internet d’aujourd’hui. Et nous sommes des milliards
d’individus à y succomber grâce à nos moteurs de recherche et autres
addictions… Ah mais, c’est que vous m’avez peut-être retrouvé grâce à
Google ?
Vous voyez, nous pataugeons en pleine schizophrénie !
Faudrait que mes éditos ne parlent plus que de la beauté du monde.
Mais malheureusement, elle se rétrécit. J’ai, comme aujourd’hui, du mal à la
voir.
L’autre jour, il y eut, lors d’une soirée conviviale sous les étoiles, une
poignante joute oratoire entre deux… hommes : L’un parlait de cette jeunesse
ne croyant plus en rien à cause de l’effondrement prochain de notre monde et
ne pensant plus qu’à en profiter… L’autre lui rétorquant que la solution ne
viendrait certainement pas des humains (trop tard face à l’échéance climatique
et à la mollesse des politiques) et qu’il n’y avait plus que le recours à la prière
et la méditation. Duel manichéen.
Il s’agissait de choisir son camp. Je suis resté pantois, démuni face à ces
néants proposés et érigés en certitudes. Tenons bon matelots face à la
tempête !
« Le monde a été sauvé depuis le commencement » (proverbe bouddhique).
Oui, mais « l’éternité, c’est long… surtout vers la fin ! »(Julos Beaucarne).
Morice, le mardi 6 août 2019, en Ardèche.
Bonjour Morice
Toujours le même bonheur de rencontrer ta plume ! Merci !
J’ai participé au “Chant sourcier” en 2002… En vacances dans la région du Vercors, je me demandais si je pourrais vous rendre visite à un moment ou à un autre de votre stage à Saint Aignan ? … peut-être lors de la présentation des chansons le dernier jour… ou à un autre moment.
Au plaisir de te (vous) revoir
Philippe Carpentier de Liège
0032499427381
Môrice je t’aime depuis que j’ai 16 ans et j’en ai 59 (sweet fifty nine !) et mon hymne des petits matins soeureins comme des doux soirs d’espoir c’est “plus tu es heureuse, mieux tu acceptes les autres”.
Tu as écrit là le plus beau mantra qui m’ait été donné, comme une boussole par temps d’orage du coeur et de brouillard de l’esprit, un poteau indicateur dans la tourmente des mensonges ; tu as désigné une voie qui m’a permis de sortir de tous les conditionnements : sois gentille, fais plaisir. Quand on veut on peut…
Et aujourd’hui encore en 2020 je continue d’expérimenter la profonde vérité existentielle de cette chanson et de biens d’autres, toujours d’actualité. Elles m’aident à vivre, à continuer d’inventer des utopies solidaires et à les regarder germer à la barbe baveuse moribonde de tous les crapauds !
Christine Guidon
Pondichéry