Le printemps s’installe majestueusement. Comme chaque année.
Mais cette année, particulièrement, je l’accueille. Il irradie en moi.
Peut-être grâce à ce privilège de l’âge qui avance, inexorablement (je vais bientôt fêter mes soixante-dix années terrestres !).
Je suis conscient du fait miraculeux de ce printemps…
Cette chance aussi de pousser mon chant encore et encore… vers toutes ces myriades d’oreilles et de cœur qui l’accueillent et l’encouragent.
Le prochain disque va porter témoignage de ce miracle : plus de 700 exemplaires vendus avant qu’il ne paraisse ! C’estinespéré, vous ne trouvez pas ?
Je me sens de plus en plus à une place juste dans ma vie de troubadour-saltimbanque, naviguant à contre-courant, au large des surenchères des cités .
L’existence est incertaine, difficile, semée d’embûches ?
Et alors ?
C’est cette difficulté transcendée, assumée qui la rend savoureuse.
En ce printemps de tous les possibles, je vois se tisser une nouvelle et fidèle alliance autour de mes chansons. Raison de plus pour ne pas m’en sentir propriétaire.
Vue sous cet angle, la vie parait simple et féconde. Comme le printemps.
Morice Benin, en ce 24 mai 2017, veille de l’Ascension.