Je vœux (nous voir heureux)
… Et nous voilà propulsés en l’an deux mille dix-huit…
Tournis d’une incroyable traversée terrestre !
70 étés ont sonnés pour moi en 2017, dizaine fatidique…
Pourtant la quête est toujours d’absolu, la résistance vivace et la chansonnette fluorescente !
En point d’orgue, une évidence toute crue : Plus j’avance, et moins je sais.
Plus j’apprends, et moins j’ai de leçons à donner.
J’œuvre juste à tenter de m’améliorer, à tailler sans répit dans le vif de mes dérives…
Ce monde où se côtoient le pire et le meilleur n’est que le reflet de nous-mêmes.
Tous les grands philosophes l’ont proclamé : Seul se changer soi-même peut conduire à métamorphoser la vie : Vaste chantier. Infini.
Alors ?
Mes sœurs et frères d’humanité semblent tout aussi démunis que moi lorsqu’il s’agit d’appréhender le monde dans sa complexité, ses dérives, ses poudre aux yeux et ses éclats amoureux…
Ce tremplin que m’offre mon tout petit renom de chanteur iconoclaste n’est que l’occasion d’exprimer cet appel vers l’autre, ce besoin, cette quête…
Voilà « ce qui me fait tenir » : c’est le nom d’une de mes toutes nouvelles chansons que je vous offre, en guise de « vœux ».
Nous n’avons plus qu’à bien nous tenir.
Dans la lucidité qui est, comme le disait le poète René Char :
« La blessure la plus rapprochée du soleil » !
Merci à l’outil Internet (parfois si phagocyte !) de me permettre de diffuser plus largement ce « message » depuis ma petite échoppe d’artisan du verbe…
Chanter continue de me nourrir et de me rassurer.
Tous ces enfants autour de nous, plus ceux à naître, nous invitent à ré enchanter le monde, à combattre sans cesse la menace de finitude qui pèse sur lui…
S’il y a une éthique, un devoir, une mission, ils ne sont que là :
Juste à préparer notre survivance heureuse…
Morice Benin, en ce jeudi 4 janvier 2018 à Die.
Ce qui me fait tenir…
Une flamme de bougie au petit matin
Un coucher de soleil embrasant le Glandasse
La chatte noire qui veille l’instant dans son écrin
Un silence de nacre, pur, insaisissable
L’alcôve protectrice du tilleul centenaire
Au-dessus d’une cabane, exilée, hors du temps
Une mélodie qui coule, fraîche à mon oreille
Cette intuition tenace d’avoir toujours sept ans
Voilà ce qui me fait tenir
Enigme des cadeaux d’une vie…
Cette poussée de l’écrit, ce chant impératif
Un appel comme un cri dans une nuit nomade
Cet homme escaladant son avenir à vif
Cette clarté de l’aube illuminant la rade
La conscience ténue de ne jamais vieillir
Même si quelque chose décline à chaque instant
L’avenir insondable, le passé qui chavire
Mais l’éternel présent dans son recommencement
Voilà ce qui me fait tenir
Enigme des cadeaux de la vie
Pour s’éloigner du vide…
L’émotion pour ces êtres qui se portent au-devant
De nos frères migrants, exilés, rejetés
Avec l’arme du cœur et l’intuition aimante
De rendre fraternelle notre humanité
Sentir confusément que notre vaste monde
A bien été sauvé depuis son commencement
Que tout est à sa place : l’ordre et même le désordre
Célébrer ce miracle d’être toujours vivant…
Voilà ce qui me fait tenir
Et tant de choses encore que je ne saurais dire
Voilà, en signe de réponse
A la folie du monde
Et ces mots pour le dire…
Morice Benin, janvier 2018 à Die
Cher Morice,
Je t’ai connu en 1975 ou 1976, j’étais alors en camps d’ado dirigé par Alain Brown, tu avais fait un concert (à Arêche ? me souvient-il) et les paroles de tes chansons m’avaient marquée à l’époque. Aujourd’hui, mère et grand-mère, je te réécoute avec plaisir et nostalgie. Tu es toujours d’actualité et j’espère, si tu chantes toujours, te recevoir dans le lieu que je vais créer en Limousin. Merci pour ces beaux espoirs que tu as suscités en moi à l’époque et que j’essaye de perpétuer.
Sophie