Il y a de la misère sous les « gilets jaunes ». Du désespoir brut, de l’humeur à vif, voire de la colère incontrôlable. Mais pas que… Ce mouvement, parfaitement imprévisible, tourné en ridicule à sa genèse est en train –à l’heure où j’écris ces lignes- de faire tâche d‘huile… S’essoufflera-t-il avec  quelques miettes de concessions gouvernementales, sous l’usure et le froid ou la frénésie des cadeaux de Noël ? Mystère… Cette  révolution colorée du petit peuple a quelque chose de l’esprit de Mai 68 : Ses revendications hétéroclites semblent plus matérialistes qu’existentielles…  Encore que : comme toujours, les faces visibles  cachent souvent leur  contraire. En l’occurrence, la mémoire trouée d’une classe laborieuse en quête de sens, se plaignant pourtant d’être taxés et d’un pouvoir d’achat en berne…  La contradiction est écologiquement insoutenable. Nous savons tous que nous devrons, à plus ou moins longue échéance, dé-consommer, décroître. Rien que pour que l’humanité survive… Mais nous avons du mal à avaler cette pilule  en observant le dédain, l’addiction et le cynisme d’une minorité de nantis gavée d’opulence dans leurs beaux quartiers… Depuis le bas de l’échelle sociale, la fracture est criarde, l’indignation inévitable. D’où la colère justifiée : On ne peut plus  parler d’écologie sans dénoncer  l’écart inouïe entre un peuple et ses mentors repus, obscènes, qui surconsomment obstinément !

En attendant, on se parle dans les ronds-points, cela  sent l’insurrection douce et le dialogue social. Tant mieux. Le lien devient évident entre une justice sociale et une exigence d’agir pour la survie de la planète… Enfin !

Ah mais… pris dans cette actualité brûlante, j’oubliais de vous parler de… « moi ». Puisque tel est le but dans un « site » qui m’est dédié !!

Mais c’est que je n’ai rien à dire d’autre aujourd’hui que cette allégresse (teintée de crainte) qui s’empare de moi : Je vois, comme beaucoup d’entre vous à l’heure où j’écris ces lignes, la vie plutôt en jaune. Je retrouve cette conscience de l’autre, de tous ces étranges-étrangers qui m’entourent, si semblables et si différents. Comme disait l’ami Michel Corringe : « Je suis individuel et je suis militant ». Pas contradictoire.

En ce moment, j’ai plutôt envie de célébrer cette force qui nous anime en commun pour une quête de sens et de vérité : Excusez l’emphase, mais chaque fois que nous bougeons ensemble, je nous aime !

Morice Benin, 10 décembre 2018 à 14h36

 

PS : Je trouve rigolo que mon dernier opus : « Hé basta ! » soit sorti en ce mois de novembre, en résonance étroite avec ce « mouvement » que j’énonce plus haut… Comme disait un athée-croyant : « Ça devient de plus en plus dur de ne pas croire en D… » !

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